Catalogue « Climats 1981 – 2011 », Galerie Le confort des Etranges, Librairie Ombres blanches, Toulouse, 2011
Le Mot de François
François-René Malbreil
Climats
1981 - 2011
Huiles sur toile
7 juin - 30 juillet 2011
Galerie Le Confort des Etranges - Toulouse
Librairie Ombres blanches - Toulouse
Caraïbes Embarcadère avec pick-up
Huile sur toile
91 x 122 cm
1988
Ailleurs et ici
Dans la réalité perçue de nos vies, de leur décor, une irruption, une entaille, une rêverie, une illusion viennent projeter le sentiment fr l'étrange et les rendre plus insupportables. L'étrange, dans la peinture figurative, se contient dans l'espace de la toile, et dans le rapport que nous entretenons avec elle. La représentation d'un visage, d'un sourire, d'un regard, celle d'un paysage, d'un monument, d'un objet. Prenons au hasard un objet, une pipe, par exemple . Chez Magritte, sa représentation ouvre au principe d'incertitude : ceci n'est pas ....
Ceci est juste une image, semble nous dire le peintre, dans une modestie forcée. Les vanités du peintre nous soumettaient à l'exercice de l'introspection, afin de n'oublier jamais l'ordre de correction auquel nos corps sont attachés, malgré nous. L'orgueil de l'artiste peut aussi nous entraîner, par l'usage d'un œil scrutateur, à Guetter l'irruption souhaitée, l'image du départ, le bruit de l'arrivée. Dans les tableaux de Malbreil, nous sommes délibérément ailleurs qu'ici. Dans cet ailleurs, une surface de terre, de pierres, de glace, vient déposer une peau à l'air qui l'enveloppe. L'outre d'air a une couleur. De loin, l'œil distingue une ligne qui vient séparer la matière poudreuse, dense, de la masse transparente et lumineuse du ciel. Et du havre des nuages. Amorphe, inconsistante demeure du divin, ou du moins lieu où on peut "être ange". Etrange nuage à la profondeur indéfinie, échappant aux lois de la pesanteur (et de la perspective), métaphore d'une liberté absolue dissoute dans l'espace d'un cillement, lorsque le regard quitte, contraint, le cadre du tableau.
Ici, dans l'espace de la toile, du jaune, se l'ocre, de la terre se sienne, des verts, se sont glissés sous le bleu, sous le blanc, sous le gris. Un geste, et la ligne se déplace. C'est le pouvoir divin de l'artiste que celui de transformer la réalité qu'il imite. C'est le pouvoir de la couleur de lui rendre ce pouvoir possible. Dans la limite de la matérialité de la touche. Un geste donc, et le volume de l'air vient écraser de sa lumière bleutée le socle de nos pas. Là, ke travail interminable de l(érosion, ici le choix du pigment et la touche de la brosse. Un geste suffit à bouleverser l(ordre et la lenteur d'un monde lointain. Qui a posé ses caractères d'indolence, d'inertie, d'étrangeté aux paysages et aux ciels ? Qui a obéi à quelle injonction , afin que, dans l'espace du cillement, notre regard se plaise à un moment de création ? De récréation ?
De cet ailleurs qui probablement jamais ne nous convoquera, jamais comme dans l'état où il nous est offert ici, l'artiste nous en confie la réminiscence.
Dans la fenêtre de ces cadres, par l'usage de ces couleurs, de ces aplats, qu'est-ce qui nous est donné à voir ? Des fragments d'un monde. Un monde sec, poudreux, parcouru, de loin en loin, d'herbes folles, tacheté à l'image des fauves qui ont quitté ces savanes , des fauves poussés par ces constructions improbables aux géométries blanches et noires, cubes asséchés par l'apparente absence d'eau. Un monde, ailleurs encore, tropical et luxuriant, troublé par d'hypothétiques pêcheurs, ou dans l'attente d'un probable cyclone. Un monde autre, apparemment proche de nos rivages tempérés, dans la douceur convenue de nos prés et de nos rivières, de nos bords de villes. Plane ici un assoupissement annonciateur. Nous rejoignons enfin, plein Nord, ou plein Sud, un monde lointain et étrangement submergé par les eaux, solides et liquides,. Les anges y rôdent peut-être, invisibles, pas les gens. Des bateaux, ils observent le dérèglement des mondes. Et là même, dans cet ici évoqué par la toile, celui des eaux dont le sort nous étreint, partout ailleurs, d'une angoisse douloureuse.
Christian Thorel
Tenerife Volcan Village Ombres longues
Huile sur toile
130 x 162 cm
1992
Lanzarote 2 Maison et palmiers
Huile sur toile
60 x 146 cm
1981
Lanzarote 3 Eolienne
Huile sur toile
60 x 146 cm
1981
Tenerife La maison abandonnée
Huile sur toile
130 x 162 cm
1991
La maison Maja Vestida/Desnuda
Huile sur toile
146 x 114 cm
1991
Tenerife Une terrasse en bord de mer
Huile sur toile
97 x 130 cm
1991
Grande villa blanche sur les volcans
Huile sur toile
73 x 92 cm
1991
Bidons bleus sur maison blanche
Huile sur toile
97 x 130 cm
1991
Tenerife La maison en pierre abandonnée
Image non disponible
Référence non trouvée
Mangrove Madagascar
Huile sur toile
73 x 92 cm
2001
Mangrove et ban de sable
Huile sur toile
62 x 91 cm
2003
Martinique frêle hangar à bateaux
Huile sur toile
130 x 162 cm
1988
Tropique avec case tôle en bord de mer
Huile sur toile
130 x 162 cm
1988
Tropique aux toits noirs Orage
Huile sur toile
130 x 162 cm
1988
Trois paysages martiniquais
Zinc
34 x 30 cm
1998
Martinique La route de la Trace
Zinc
33 x 27 cm
1998
Martinique Le Diamand La femme couchée
Huile sur toile
100 x 81 cm
1997
Semi-urbain Avant l'autoroute Toulouse
Huile sur toile
115 x 140 cm
1981
Aéroport - Salle d'attente vide
Huile sur toile
114 x 146 cm
1988
Aire de repos
Huile sur toile
130 x 162 cm
1983
La digue à côté de l'Onia Toulouse
Huile sur toile
76 x 56 cm
1984
Paysage français 5 Entre les monts
Huile sur toile
114 x 116 cm
1983
Iceberg. Montagne, mer et ciel
Huile sur toile
65 50 cm
2010
Antarctique Growlers
Huile sur toile
190 x 55 cm
2000
Ice Park
Huile sur toile
60 x 92 cm
2010
Icebergs - Mer sombre
Huile sur toile
52 x 119 cm
2010
Cargo polaire dans les glaces
Huile sur toile
114 x 146 cm
2009
Baie polaire avec deux cargos
Huile sur toile
150 x 120 cm
2000
Remerciements : Fred Durand, Jacques Roubert,Christian Thorel et François Zaccomer