Catalogue « Terres australes-L’extrémité du monde », Musée National de la Marine, Château de Brest, 2000

Classiquement, tous les avant-propos, préfaces et introductions des ouvrages consacrés aux Terres australes et antarctiques françaises insistent sur la sombre beauté de ces territoires méconnus car presque inaccessibles, à sis jours de mer de La Réunion avec le Marion-Dufresne ou de la Tasmanie avec le navire polaire l'Astrolabe dans las "quarantièmes rugissants" et les "cinquantièmes hurlants".
En fait, plus que les territoires eux-mêmes dont chaque Français, même s'il ne peut les situer exactement, sait qu'il y a là-bas dans le grand Sud quelques îlots, c'est l'organisation de ces Territoires qui est méconnue.
Peu nombreux son en effet ceux qui savent que ces îles et cette portion de l'Antarctique constituent un territoire d'outre-mer, institué par une loi de 1855, analogue par exemple à la Polynésie française, et nommé Territoire des Terres Australes et Antarctiques Françaises. Encore plus rares sont probablement ceux savent qu'à l'instar des autres territoires d'outre-mer celui-ci dispose d'une administration dépositaire des pouvoirs de la République, d'un budget, de fonctionnaires ... Et que ce territoire isolé , au climat rigoureux comporte quatre bases abritant de manière permanente 200 personnes vivant en parfaite harmonie avec une faune extra-ordinaire.Isolement, permanence, rudesse des conditions climatiques, richesse de la faune constituent le quotidien des "habitants" qu'illustre ici François Malbreil.
Isolement, c'est toujours le bateau qui, comme au XIX° siècle, en une semaine de voyage, permet à 2500 kilomètres du lieu habité le plus proche, d'aborder ces rivages.
Permanence, les "hivernants" demeurent sur place entre douze et quatorze mois contribuant à assurer depuis plusieurs décennies, grâce à une logistique "extrême", la présence de la France dans cette partie du monde.
Rudesses des conditions climatiques, ces régions situées à la latitude ou au sud des quarantièmes rugissants restent parmi les plus inhospitalières au monde pour l'espèce humaine.
Richesse da la faune, plus souvent décrite, mais difficile à imaginer. C'est là tout le talent de François Malbreil de restituer au travers d'un simple trait, les attitudes, les lumières en perpétuel changement, les ambiances de début ou de fin du monde... Vous partez avec le Marion-Dufresne ou avec l'Astrobale, sentez cette subtile alliance entre l'air le plus pur du monde, le gasoil des bateaux devenus presque mythiques, perdus dans l'immensité australe, le remugle des manchotières. Vous y êtes ...